BD EN LIEN AVEC VIDOCQ  marqueur eStat'Perso

Fictions sur Vidocq - Retour au Sommaire Bibliographique - Articles sur Vidocq
 

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Les aventures véridiques du policier bagnard Vidocq

René Giffey  &  R.Laude - 1939 - Société parisienne d'édition [Collection personnelle]

C'est pour l'instant la plus ancienne BD sur Vidocq que j'ai pu trouver. Elle alterne pages couleurs et N&B avec de longs textes sous les cases, c'est presque un texte illustré plutôt qu'une bande dessinée tant il y a de textes. Le dessin à la plume n'est pas extraordinaire quant au terme d'"aventures véridiques", il est très exagéré dans le sens ou beaucoup d'erreurs sont commises sur les événements de la vie de Vidocq et en premier lieu sur son prénom qui de Eugène-François devient Jean-Louis (qui fut, par contre, l'un de ses surnoms et ça c'est du véridique !!!).

 


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Eugène Vidocq - First Great Detective

B. Krigstein - Janvier 1949 - paru dans le comic Justice Traps the Guilty N°8 [Collection personnelle]

BD américaine et le style de dessin de Krigstein est, esthétiquement,  très discutable !!
 

 


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La rédemption de Vidocq

Forton & Joly- 1955- Spirou N°882 (Série Oncle Paul) [Collection personnelle]

Le père de la police moderne

Forton & Joly- 1955- Spirou N°883 (Série Oncle Paul)

Pas en ma possession


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"Vidocq" et "Le roi des policiers"

J.M Charlier & GAL (Georges Langlais) - Juin 1957 - Pistolin N°57 et 58

2 mini BD en N&B de 4 pages chacune sur la vie de Vidocq. Ces mini-séries sont issues du journal Pistolin créé par J. M. Charlier et René Goscinny en 1955. Ce journal contenait une série historique sur des personnages célèbres de l'histoire de France. (Pour plus de détails, voir l'excellent site de Mr Jean-Yves Brouard sur J.M Charlier : http://www.jmcharlier.com/ ). Une série didactique qui mériterait amplement une ré-édition (voir extraits de la série sur la page de JY Brouard).

Ces 2 mini-séries trouvent leur attrait dans l'extraordinaire justesse des événements évoqués et des détails qui montrent combien les auteurs se sont documentés sur le sujet. En 8 pages, c'est la meilleure synthèse de la vie de Vidocq qu'il m'ait été donné de lire. Le dessin de GAL est assez basique toutefois, pour "Le roi des Policiers" les auteurs se sont inspirés de gravures de Vidocq pour représenter le personnage au plus proche de "la réalité (c'est l'une des seules représentation réaliste de Vidocq en BD).


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"Vidocq, le galérien détective" Tintin N° 626 - 1960

J.L Feran & M. Vasseur [Collection personnelle]

Un résumé en 4 pages de la vie de Vidocq, le dessin n'est pas remarquable mais bon, cela permet une approche rapide du personnage.

 


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Vidocq

André Chéret (Le dessinateur de Rahan !) - 1967 - Telé Feuilleton N°1 [Collection personnelle]

Bande dessinée en Noir et Blanc parue dans Télé Feuilleton N°1. Les histoires sont le reflet des scenarii de Georges Neveux sur la première série télévisée Vidocq de 1967. Outre la bande dessinée on trouve dans cet ouvrage des interviews de Bernard Noël (Le Vidocq de la première série) et de Geneviève Fontanel (sa fidèle compagne dans la série). Le dessin de Chéret est très réussi (normal, c'est Chéret !!!), bien que le format de la revue (14 x 21cm) ne le mette vraiment pas en valeur, ce qui est bien dommage (S'il y a un éditeur qui me lit, qu'il fasse quelque chose !!!). Le Vidocq de Chéret, même s'il ne ressemble pas au vrai (qui rappelons le, était plutôt de type nordique) ni vraiment à Bernard Noël, est assez convaincant. Ce serait vraiment chouette que Chéret abandonne les peaux de bêtes pendant un temps et se remette aux redingotes !!!.

Pour retrouver Chéret, allez voir le site de Rahan : http://www.rahan.org




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Vidocq

René Brantonne (1903-1979)  - Juillet 1967
Les Loups (N° Spécial en 2 parties) - Format 13x18 [Collection personnelle]

Une excellente BD tant sur le plan graphique qu'historique puisque c'est l'une des plus fidèles aux mémoires de Vidocq. L'histoire du second Tome s'arrête vers 1843, au tribunal après la victoire de Vidocq contre ceux qui voulaient le faire condamner pour arrestation et séquestration arbitraire du faiseur Champaix.

               Par curiosité, allez voir le travail de René Brantonne sur ce site

 


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Les aventures de François Vidocq (Noir et Blanc)

Hans Kresse (1921-1992) Auteur d'...ric, l'homme du Nord et de 2 séries westerns Matho Tonga et Les Peaux-Rouges - 1977 - Casterman © [Collection personnelle]

Publiée pour la première fois en 1965 en Langue néerlandaise (Hans Kresse est hollandais), cette série de bandes dessinées (car il semble qu'il y en ait eu plusieurs) au même titre que les séries télévisées ne peut être considérée comme une biographie de Vidocq tant elle se joue de sa vraie vie toutefois le rythme est bien celui de ces mémoires et le personnage même si physiquement assez éloigné du vrai Vidocq (encore une fois, le héros est brun alors, que rappelons le, son illustre modèle était blond roux, bouclé aux yeux bleus !! ) est assez sympathique. Vidocq y est policier sous les ordres de Mr Henry et est aidé dans ses enquêtes par un dénommé Coco (en référence, je suppose à Coco Lacour, un ancien de la bande à Vidocq qui prendra sa place à la direction de la Sûreté en Juin 1827). Vidocq est au prise avec un mystérieux ennemi qui sévit sous un déguisement de chat (qui s'avérera être une chatte). La version que j'ai de la BD est une version N&B toutefois il semblerait qu'il existe aussi une version couleur. A noter que le Vidocq de Kresse ressemble assez à celui de Chéret.




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Vidocq (Noir et Blanc)

G. Cheylard et Galland - 1977 - Prifa [Collection personnelle]

Dans la collection "Les grands succès de la bande dessinée", c'est une BD à l'ancienne sans bulle mais avec un petit texte sous les cases. Les couvertures sont assez laides mais le dessin à la plume est assez vivant. L'histoire contient pas mal de détails authentiques de la vie de Vidocq et s'en éloigne parfois sans raison, mais l'important y est.

Pour ce qui est de l'auteur des dessins, la préface dit la chose suivante : A.G Galland

"L'un des pères de la Bande Dessinée. Né au siècle dernier, il réalise sa première illustration à 20 ans. Il fréquente les Beaux Arts et les Arts Décoratifs et fait partie de l'Atelier du Professeur Ferrié. Il illustre de nombreux ouvrages. Citons Jules Verne et A. de Vigny. Toute sa vie il se consacre au dessin et touche à tous les genres. Mais l'essentiel de son activité est consacrée à la bande dessinée. Reporter-Dessinateur, il illustre une grande partie des grands procès du siècle dernier."

 


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"Vidocq, le rusé policier" Tintin N° 161 - 1978

Frantz & Y. Duval [Collection personnelle]

Une mini aventure de Vidocq en 4 pages. Ce Vidocq ressemble vaguement à Claude Brasseur et l'aventure illustre les talents de déguisements et la ruse du personnage. L'histoire se termine par une erreur historique :  Vidocq est dit être mort à Bruxelles (information que l'on rencontre même sur le  QUID !!).

 


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Arno (T4), 18 Brumaire

Jacques Martin et Jacques Denoël - 1994 - Glenat © [Collection personnelle]

Mots de l'éditeur sur le site Glénat : "Jacques Martin, créateur d'Alix, Lefranc et autre Orion, ne voulait pas laisser ses lecteurs sans suite aux aventures d'Arno que André Juillard a dessiné tout au long de trois albums. Le musicien italien s'est mué en lord anglais fréquentant les milieux politiques de la jeune République française puis du Consulat. Bonaparte est intrigué par cet aventurier à qui il n'hésite pas à demander conseil ou à confier des missions sans vraiment connaître le fond de la pensée d'Arno.
Enfin, il y a la Secte des Piques Rouges tramant mille complots. Qui sont-ils ? Seul Jacques Martin en connaît l'identité. C'est pourquoi, il a choisi le dessinateur Jacques Denoël pour donner une suite à Arno tout en lui demandant d'entrer dans son univers graphique : la célèbre école belge de B.D. Il en résulte un Arno plus " martinien " que jamais dans un récit intitulé 18 Brumaire, soit la prise de pouvoir par Bonaparte. Arno assiste, non sans influence, à ce coup d'état, rencontre la jolie Camille qui sera malheureusement envoyée purger une peine en Louisiane."

C'est dans cet épisode des aventures d'Arno que ce dernier rencontre Vidocq.

Ce que j'en pense : Sur le plan de la physionomie de Vidocq dans la BD, rien à voir avec le Vidocq historique. Ensuite vient l'étrange transformation du prénom de "Eugène-François"  en "Charles"...Gasp !!. Mais passons sur ces détails car c'est sur le plan historique que le bas blesse le plus : l'épisode d'Arno se déroule au moment de la prise de pouvoir de Napoléon en 1799 or à cette période Vidocq n'était qu'un petit délinquant balloté de prisons en bagnes et il n'était absolument pas chef de la sureté comme l'indique la BD. Le seul détail qui nous rapproche du vrai Vidocq est son habileté à se déguiser et à passer inaperçu.
      Hormis cette grossière erreur historique la série Arno est très agréable et l'ambiance de l'époque est bien rendue
par les décors et les costumes.




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Courtisanes (T1), Tout ce sang pour Eva

Pierre Frisano & Raymond Maric  - 1996 - Glenat © [Collection personnelle]

Cette superbe bande dessinée nous raconte les aventures d'une provinciale (Eva) devenue courtisane au cours des années qui précèdent l'accès au pouvoir de Louis-Napoléon Bonaparte. Vidocq la croise alors qu'il la soupçonne du meurtre du comte de Bogly avec qui elle a passé la nuit peu de temps avant sa mort.

Courtisanes (T2), Des barricades pour Eva

Suite des aventures d'Eva et fin de l'intervention de Vidocq qui arrête l'assassin du Comte de Bogly. Le Vidocq qui nous est présenté n'est encore physiquement pas très fidèle à son modèle toutefois son côté opportuniste est assez bien évoqué par sa façon de mettre à jour le meurtrier. "Courtisanes" est une bande dessinée intéressante à plus d'un titre : Les aventures de l'héroïne sont passionnantes, elle croise d'illustres personnages (Delacroix, Alexandre Dumas, Lamartine ...etc...) et le dessin est très beau (le corps d'Eva s'y prête !). A la base, j'avais acheté la Bande Dessinée car j'avais eu vent de la présence de Vidocq mais j'avoue y avoir pris goût et incite tous les BDvores qui aiment les aventures historiques à lire "Courtisanes".

 


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Le Maître du hasard (T1)

Djian & Cellier- 2001 - Soleil © [Collection personnelle]

L'histoire : "Dans un monde futuriste, Paul Sharley, condamné pour un crime dont il était innocent, s'évade de prison. Il se réfugie dans une maison abandonnée et est rejoint par sa fille Manon qui l'avait suivit alors que Paul l'épiait à la sortie de son école. Ils sont rejoints dans la maison par une bande d'enfants abandonnés qui vivent de rapines. Tous finissent dans la bibliothèque et sont emprisonnés dans des bulles en lévitation. Ils sont victime de celui qui se fait appeler "le maître du hasard". Celui-ci les envoie à Paris en plein XIX ième siècle. Chacun ne se souvient plus de sa vie passée : Paul est devenu cloutier, Manon est la fille d'un aristocrate et les enfants abandonnés sont ... des enfants abandonnés. Même dans ce siècle Paul est victime de sa malchance et est accusé de meurtre. Vidocq entre en scène et intervient en tant que fabricant de preuves contre Paul afin de couvrir le véritable meurtrier, le duc d'Angely."

Ce que j'en pense : Vidocq est présenté comme un policier pourri aux attitudes mafieuses. Physiquement, il est très éloigné de sa véritable physionomie : il est presque chauve, les cheveux noirs. Autant dire que le portrait est peu flatteur et il est un peu dommage que cette image de Vidocq soit de plus en plus présente dans des écrits (CF "l'homme au fiacre", "les chevauchées du Capitaine de Betz", "Courtisanes") alors que l'on sait que, sans être tout à fait un enfant de coeur, Vidocq n'était pas un mauvais bougre. A part cela, le dessin est assez agréable tout en étant assez peu orthodoxe.

 


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"Martin Mystère : Les treize travaux" (N°281)

Alfredo Castelli & Daniele Caluri - Octobre/Novembre 2005 - Clair de Lune [Collection personnelle]

"Paris, 1847. Le jeune dessinateur Gustave Doré propose à un éditeur un album illustré qui raconte les travaux d'Hercule qui, contrairement à la légende sont au nombre de treize. Doré a ajouté une nouvelle aventure dans laquelle le semi-dieu visite la lointaine Atlantide et combat une monstrueuse créature ! D'où vient l'inspiration du jeune dessinateur ? En quoi la treizième épreuve d'Hercule est liée à une série de meurtres commis par un individu mystérieux et masqué ? Des crimes semblables sont commis à New York. Seul Martin Mystère peut trouver une réponse. "

Une très bonne surprise que cette BD qui, au premier abord, ne m'avait pas attiré par son dessin en noir et blanc assez peu attrayant . Oubliez le dessin animé Martin Mystère, seul les noms des personnages sont en commun. Le dessin animé est aussi loufoque que la BD est documentée historiquement. Les aventures de Martin Mystères sont des histoires archéologico-fantastiques à la Indiana Jones toutefois, elles sont très actuelles et pleinement ancrée à notre époque (on y voit même Martin faire des recherches sur Google). De nombreux personnages historiques viennent illustrer le récit, ainsi Vidocq y fait une apparition pour enquêter sur des assassinats mystérieux perpétré par un Belphégor qui cache un étrange secret.


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(L'interview)

"Vidocq, The steampunk adventure"

Emmanuel Di Ceglie

Une "BD interactive" sur Vidocq unique en son genre. Cette BD se présente sous la forme de PDF interactifs téléchargeables. La série a comporté 7 épisodes qui sont sortis le 20 de chaque mois (on en revient au bon vieux XIXe avec ses feuilletonistes !).

       Difficile de parler de cette "BD" tellement elle est novatrice :  On est très loin des bulles et des cases habituels, on a droit a de grandes images colorées et lumineuses à dominantes rouges et jaunes avec des textes qui soulignent parfaitement l'intensité dramatique des scènes présentées. Les scènes d'action sont très dynamiques (Voir la première capture d'écran dans la galerie) et l'ambiance est glauque à souhait. Le côté steampunk se manifeste dans des petites détails comme les dirigeables dans le ciel de Paris ou le look de certains personnages (Voir la galerie) mais aussi dans le contexte historique qui montre un Paris légèrement différent de celui de Vidocq, encore plus noir et sinistre.

        Vous l'aurez compris, "Vidocq, The steampunk adventure" est plus qu'une "BD interactive",  l'auteur propose le terme d'"Histoire Illustrée Interactive" ("H2i" !...à nouveau concept, nouveau sigle !), j'utiliserai désormais ce sigle pour le désigner.

       Le premier épisode de la série nous plante le décor dans lequel va évoluer notre héros et j'encourage donc tous les fans de Vidocq, de BD et de graphisme à aller sur le site PIXATOMIC le  "feuilleter" (pas de doute qu'il vous incitera à consulter les suivants !!).

        Et pour en savoir plus sur l'auteur de ce petit bijou, je vous engage à lire l'interview qu'il a bien voulu m'accorder lors de la création de cette première H2i.

En Bonus, la bande annonce sur la page de l'interview !!

 



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Série "ALCHIMIE"
Tome 1 : "L'Epreuve du Feu"

Tome 2 : "Le dernier roi maudit"

Scénario : Richard D. Nolane - Dessin : Olivier Roman Colorisation : Digikore Studios
Éditions Soleil © Collection 1800 [Collection personnelle]

"T1 : Paris 1842. Jeune auteur de romans-feuilletons. Alexis Lerouge se retrouve impliqué dans une affaire de meurtre mettant en cause les mystérieux Habits Noirs. Une organisation criminelle que semble bien connaître un certain... Vidocq ! Sauvé in-extremis d'un fort mauvais pas, dans un bouge de l'Île de la Cité, par l'ancien chef de la Sûreté. Alexis va ainsi tirer le premier fil d'une trame qui fera remonter vers un complot templier vieux de cinq siècle et qui s'apprête à connaître son tragique dénouement..."

"T2 : Paris, 1842. L’alchimiste noir des Templiers veut mener à son terme la malédiction du Grand maître Jacques de Molay. La protection magique du roi Louis Philippe, qui lui a permis d’échapper miraculeusement à tant d’attentats depuis la Révolution de 1830, serait-elle en train de faiblir ? Où bien l’Alchimiste aurait-il fait appel à des forces d’une dangerosité infinie, pour enfin briser la magie qui protège le roi ? De leurs côtés, Vidocq et Alexis se lancent sur ses traces pour contrer ce plan infernal et éviter que Louis Philippe ne devienne le dernier roi maudit !"

Une intrigue prenante comme un roman-feuilleton du XIXe, des dessins superbes d'Olivier Roman, une colorisation brillante et lumineuse de Digikore Studios qui met bien en valeur les rues de Paris (les représentations de la préfecture de Police de Paris sont de très fidèles reproductions des  gravures de l'époque). Cette BD est un petit bijoux fourmillant de petits détails historiques. Un bel hommage aux romans feuilletons du XIXe et plus qu'accessoirement à VIDOCQ. Mon seul regret est que l'aventure se termine aussi vite.

 En résumé, bravo à cette association de talents et par la présence de Vidocq, Richard D. Nolane nous offre un petit aperçu de son futur GOTHIC VIDOCQ (voir plus bas dans cette page).

PS : Mise à part la couleur et la faible abondance des cheveux de Vidocq et le fait qu'il fume dans la BD, le Vidocq illustré est parfait. Son caractère colle tout à fait au Vidocq historique et il émane de lui puissance et détermination.

Ils étaient Dix - Tome 3

© Stalner & 12bis, 2011

"ILS ETAIENT DIX" (Tome 3 & 4)

Scénario Dessin : Eric Stalner - Couleurs : Delf
Éditions 12bis [Collection personnelle]

"Paris 1820... Après avoir survécu à la campagne de Russie et à sept années d'une terrible captivité, Jean-Baptiste Grassien parvient à rejoindre la France. Napoléon en exil, le pays vit sous le régime politique de la Restauration, celui de louis XVIII. Errant dans une ville qui lui est devenue étrangère, Jean-Baptiste va naturellement s'attacher à un groupe de bonapartiste rescapés des champs de bataille. Parias de la société sui les considère comme des opposants au régime, les anciens grognards sont contraints de vivre de vols dans la semi-clandestinité. Ils accueillent chaleureusement Jean-Baptiste en frère...
Mais l'ancien médecin de la Grande Armée reste animé par un désir de vengeance et fera tout pour traquer Morlaix de Guérigny, le responsable de la mort de ses compagnons d'armes en Russie.

C'est dans le troisième tome de la série "Ils étaient Dix" d'Eric Stalner aux éditions 12bs et intitulé "Paris 1820" qu'apparaît Vidocq en tant que Chef de la Sureté Parisienne. Il n'apparait que sur quelques cases toutefois tant sur la physionomie que sur son tempérament ou ses façons d'agir, le Vidocq historique est bien respecté. La seule réserve serait quand à l'aspect du bureau de Vidocq qui parait un peu luxueux si l'on en juge par les témoignages des contemporains de Vidocq qui décrivait les bureaux de la sureté comme occupant une maison basse dans la petite Rue Saint-Anne, en dehors des bâtiments officiels de la Préfecture de Police (par contre, son bureau en tant que Directeur du Bureau de Renseignements Universels dans l'intérêt du commerce sera décrit comme assez luxueux avec de nombreuses peintures aux murs). Autre détail, le fait que Vidocq fume le cigare (élément déjà utilisé dans le film "Vidocq" de Pitof) n'est, à ma connaissance, attesté nulle part.

Contexte de la présence de Vidocq :

Dans le 3ème tome : Vidocq fait son apparition dans cette BD en tant que chef de la sûreté sur la trace d'une bande de voleurs que côtoie le héros de la série Jean-Baptiste Grassien. C'est donc par pur hasard que Jean-Baptiste se trouve sur la piste de Vidocq. Dans cet épisode Vidocq dirige l'affaire depuis son bureau mais dans de nombreuses enquêtes, Vidocq était très souvent avec ses hommes sur le terrain (peut-être parce qu'il ne pouvait avoir une totale confiance en eux, la contrepartie d'utiliser des repris de justice comme policiers).
 

Dans le 4ème tome : Suite et, malheureusement, fin des aventures de Jean-Baptiste Grassien. Vidocq est toujours sur les traces de la bande de voleurs Bonapartistes qu'il a intégré. Le Vidocq qui nous est présenté n'est pas franchement sympathique, il y apparait comme approuvant le meurtre pour raison d'état et comme un opportuniste invétéré accumulant les dossiers et renseignements sur le grands de son époque. Il s'est établi une légende sur Vidocq et les fameux dossiers qu'il aurait eu sur beaucoup de gens haut placés mais si tel avait été réellement le cas, je pense qu'il aurait eu un autre destin et qu'il n'aurait pas fini sa vie dans le relatif dénuement qu'on a pu décrire à sa mort.


La série :

"Ils étaient Dix", est, je l'avoue une de mes série préférées sur cette époque. L'ambiance set très bien rendue par le magnifique dessin d'Eric Stalner. Les 3 premiers tomes se concentrent sur la retraite de Russie d'un petit groupe de 10 personnes restés à la traîne lors de la déroute Napoléonienne. On y fait la connaissance du héros, Jean-Baptiste Grassien, médecin de l'armée, un homme courageux toujours près à défendre son prochain. Dans ce Tome 3, après une longue captivité en Russie, il rentre au pays, il n'a qu'une chose en tête, se venger d'un homme qui a causé la perte de tous ses compagnons d'arme.
Le Paris du XIXe est superbement rendu par le dessin d'Eric Stalner, qui excelle aussi bien dans les décors que dans les personnages. La colorisation de Delf de toute la série est très agréable, comme je les aime, sans effets superfétatoires.

J'encourage tous ceux qui aiment le dessin soigné, les bonnes histoires et le XIXe siècle à acheter "Ils étaient Dix", ils passeront assurément un très bon moment.

 


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"L'épée de Feu" (Tome 2)

Scénario : Sylvain Cordurié - Dessin : Drazen Kovacevic - Couleurs : Olivier Héban - Encreur : Julien Hugonnard-Bert
Éditions Soleil © Celtic [Collection personnelle]

"1848...La Bretagne.

Terreg, Deneza et Lifelde ont survécu à leur affrontement avec Garlath. Mais ils n’ont gagné qu’un sursis. Il leur faut fuir Dinan, à la fois pour mettre le plus de distance possible entre eux et le sorcier, et pour satisfaire le fantôme en quête d’une enveloppe charnelle. Garlath est plus que jamais déterminé à détruire Lifelde. D’un côté, il envoie une meute de loups-garous aux trousses des fuyards ; de l’autre, il approche Seignard. le commissaire obéit en effet aux ordres du baron Brynwolf, un très vieil ennemi du sorcier qui a une offre à lui faire.

Qui sont vraiment Lifelde et Garlath ?
Pourquoi ce dernier veut-il l’éliminer à tout prix ?
Et qu’est donc l’Epée de Feu, cet artefact au centre de toutes les convoitises ? "

Contexte de la présence de Vidocq :

Nous sommes en 1848 donc normalement, Vidocq a cessé ses activités de "détective" toutefois il semble que dans la BD, il les continue. Terreg, le héros de la série, guidé par une entité qui le possède et aidé d'une aventurière, retrouve Vidocq en mauvaise posture, prisonnier d'une veuve noire. Il le délivre afin qu'il le mène à un village secret des monts d'arrée où se cachent habituellement des criminels mais où Vidocq a ses entrées pour y avoir vécu.

Vidocq est assez bien représenté dans cette BD avec une certaine ressemblance physique avec les gravures de lui que l'on connait. Seule sa couleur de cheveux a changé puisqu'il a ici des cheveux noirs.

Une série fantastique au 19ème....tout ce que j'aime !!

 

Visuel provisoire signé Mattéo Bussola

Projet "GOTHIC VIDOCQ"

Scénario : Richard D. Nolane - Dessin : Mattéo Bussola Éditions Soleil ©

Voici la présentation de cette nouvelle série consacrée à Vidocq :"Loin des série télévisées, anciennes ou récentes, le voici confronté à cet univers gothique alors si en vogue dans la littérature d'angoisse de son époque...Le T1 s'intitulera «Le vampire de la Grande Armée» et le T2, «Le complot Frankenstein».".

Ce projet semble avoir été abandonné toutefois RD Nolane a pu concrétiser son envie de mettre en scène Vidocq dans la BD décrite ci-dessous.

 

"VIDOCQ"
T1 : Le Suicidé de Notre-Dame

Scénario : Richard D. Nolane - Dessin : Sinisa Banovic - Couleur : Matteo Vattani    Éditions Soleil ©

4ième de Couverture : "En cet automne 1813, l’Empire de Napoléon vacille, ce qui favorise le crime. À la Préfecture de Police de Paris, au Quai des Orfèvres, une petite révolution a pourtant eu lieu deux ans plus tôt lorsque l’ex-bagnard évadé Vidocq a été nommé à la tête de la toute nouvelle Sûreté, une brigade efficace exclusivement composée de criminels repentis. La Sûreté, et surtout son chef, sont aussi devenus les bêtes noires de certains policiers de la Préfecture, qui, comme l’inspecteur Javert, ne supportent pas les méthodes « borderline » et surtout les résultats de Vidocq, célèbre pour sa mémoire photographique des visages et son spectaculaire talent pour les déguisements. Mais Vidocq, sa notoriété aidant, est vite appelé à démêler des mystères sanglants au-delà des sphères de la pègre. Comme celui du suicide au pistolet en pleine messe à Notre-Dame de Paris d’un colonel baron d’Empire et qui dissimule bien autre chose que la douleur d’un père anéanti par la mort de son fils en Russie…"

 

Ce que j'en pense : Régulièrement Vidocq se rappelle à notre bon souvenir : Livres, spectacles, articles, références dans les médias et bandes dessinées. RD. Nolane, scénariste aussi talentueux que prolifique, avait déjà fait revivre notre héros dans un excellent album intitulé « Alchimie » (voir la critique sur cette même page), illustré par Olivier Roman. Aujourd’hui encore il ressuscite Vidocq pour notre plus grand bonheur.

RD. Nolane m’avait déjà parlé de son projet, il y a quelque temps déjà, mais il voulait insuffler une  dimension fantastique aux aventures de Vidocq dans une série intitulée GOTHIC VIDOCQ. Le concept paraissait très alléchant et novateur. Finalement, Richard s’est orienté vers une version plus réaliste de Vidocq, et quand je dis réaliste, je crois que l’on peut difficilement l’être plus.

Ci-dessous une petite liste es attraits de cette nouvelle Série.

Commençons par l’aspect extérieur de l’objet. Tout d’abord on observe que l’album ne s’inscrit pas dans la collection 1800 des éditions Soleil comme on aurait pu le penser. La série 1800 se caractérise visuellement par des couvertures atypiques et élégantes, ici nous avons affaire à une présentation plus classique. La collection n’est même pas évoquée.

La couverture est sobre, la silhouette de Vidocq se détache sur la façade de Notre-Dame. Les nom du scénariste, du dessinateur et du coloriste sont mentionnés. Je suis plus réservé sur le 4ème de couverture car si le paysage parisien est magnifique, le dessin de Vidocq me gêne. Le côté exagérément décidé du personnage, le regard plutôt féroce, enfin un je ne sais quoi de sauvage qui ne cadre pas et fait plutôt penser à Mr Hyde qu’à Vidocq mais c’est une impression toute personnelle.

La couverture s’ouvre sur une double page figurant une table où sont disposés des postiches et des accessoires de déguisements avec en  ombre, la silhouette d’un homme en haut de forme. Un dessin simple qui évoque l’une des nombreuses méthodes de Vidocq pour infiltrer le milieu.

On entre enfin dans le vif du sujet. Je ne dévoilerai évidemment pas ici l’intrigue de cette aventure mais me contenterai d’en donner les points forts.

Le dessin : J’avoue que je ne connaissais pas Sinisa Banovic mais je trouve que son style est parfaitement adapté au 19ème siècle. Le Paris et l’ambiance sont parfaitement rendus. Les décors intérieurs et extérieurs sont précis avec beaucoup de détails ce qui accentue encore l’ambiance réaliste des scènes. Les personnages sont bien typés, les costumes et accessoires bien rendus (une petite réserve pour le chapeau du Vicomte, un peu « too much »). Le visage de Vidocq est bien rendu, il a l’aspect massif décrit par ses contemporains donc très réaliste (c’est vraiment le maitre mot de cet album). Les personnages sont expressifs, les mouvements naturels, graphiquement, c’est un très bel album et le style réaliste du dessin convient parfaitement.

La couleur : On a souvent tendance à minimiser le rôle des coloristes et pourtant, ce sont eux qui apportent l’ambiance, la lumière, qui font que l’action est bien représentée et visible, qui donnent le ton d’un album. Quand on entrouvre un album de BD, c’est parmi les éléments qui vont donner une bonne impression ou non, une envie de continuer ou pas. Dans cet album, l’association Banivoc-Vattani fonctionne parfaitement. Les intérieurs, les extérieurs sont bien mis en valeur, pas de couleurs criardes, des tons parfaits pour une aventure historique.

J’espère que pour la suite des aventures de Vidocq, cette paire dessinateur-coloriste sera conservée car j’ai beaucoup de mal à accepter les changements de style trop fréquents ou trop éloignés dans une même série.

Le scénario : RD Nolane est un habitué des histoires policières et un très grand connaisseur de notre ami Vidocq. Ces connaissances associées à une bonne documentation sur le personnage et l’époque ont fait que cette aventure est tout à fait le genre d’enquête qu’aurait pu vivre Vidocq. L’intrigue, les moyens utilisés, le langage avec l’utilisation de l’argot, la bande à Vidocq, les lieux dans lesquels Vidocq avait ses habitudes, les personnages historiques rencontrés  (Sauf J....T). Je ne dévoilerai rien de l’histoire mais elle contient tous les ingrédients d’une bonne enquête policière historique.

Au final, et même si le projet m’avait séduit, je ne regrette pas que RD Nolane ait opté pour un Vidocq réaliste plutôt qu’un Vidocq Gothique. C’est une vraie réussite.

Si vous êtes sur mon site et que vous lisez ces lignes, c’est que Vidocq vous intéresse et s’il vous intéresse, cette BD est faite pour vous. Voilà, rien d’autre à ajouter sinon que j’attends la suite avec impatience.

 
 

Bandes dessinées AYANT UN LIEN PLUS OU MOINS PROCHE AVEC Vidocq

 


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Docteur Monge (T5),  Les chiens rouges

Daniel Bardet, Eric Chabbert - 2002 - Glenat © [Collection personnelle]

L'histoire : "Rosine, la jeune prostituée, a été assassinée car elle en savait trop ! Monge et Ménard en ont désormais la certitude. Mais lorsque Ménard se fait tuer à son tour, tout se complique pour Monge... Il est alors plongé au coeur d'une intrigue où se mêlent assassinats et conspirations, enquêtant tant dans les bas-fonds que chez les puissants notables..." (4ième de couverture)

Ce que j'en pense : Le héros principal de cette série est le Docteur Monge, médecin exilé à la campagne qui vit avec sa fidèle servante Ninette. Monge est un bon vivant, il aime les femmes,  l'aventure et ses occupations vont bien au delà de celles d'un simple médecin. J'aime beaucoup l'ambiance de cette série et le dessin d'Eric Chabert. Vidocq est évoqué dans une simple bulle page 35 où l'on apprend que le Policier qui enquête en parallèle avec Monge est un ami de Vidocq.

 

 




(Galerie)

Double Masque (T1)

Dufaux et Jamar - 2004 - Dargaud © [Collection personnelle]

L'histoire : "Paris, 1802. Bonaparte vient d’être proclamé premier consul et Fouché, hostile à cette nomination, a quitté le ministère de la Police. Les deux hommes ont pour l’heure l’obsession commune de récupérer un objet volé dont le contenu peut bouleverser leur destin. Un certain François dit « la Torpille » se retrouve contraint de ramener l’objet dérobé et détenu quelque part dans les sordides bas-fonds…

"Evadé du bagne où il était enfermé pour divers méfaits, un certain François dit « la Torpille » vient d’être pris en flagrant délit d’escroquerie. A sa grande surprise, plutôt que dans un sordide cachot, il est emmené dans le somptueux bureau de Napoléon Bonaparte. Le premier consul a une mission délicate à lui confier : retrouver au plus vite le nécessaire de voyage que lui a dérobé une prostituée dénommée Opale dans un moment d’égarement. L’objet dissimule un secret qui ne peut être divulgué… En fait, la belle avait un commanditaire. Furieux d’avoir été démis de ses fonctions de ministre de la Police, Fouché a payé très cher pour qu’elle lui ramène l’intrigant objet. Hélas, autant pour lui que pour son rival, Opale demeure introuvable. Dans les bas-fonds où elle exerçait, ni ses collègues de trottoir ni ses habitués ne savent ce qu’elle est devenue. Sa disparition irrite même vivement son souteneur, l’imposant Amédée. Flairant une affaire d’Etat d’extrême importance, « la Torpille » a, de son côté, entrepris d’enquêter pour son propre compte. Qui est ce mystérieux chaudronnier “Fer Blanc” et de quelles sources tire-t-il ses informations ? Opale s’est-elle débinée avec son butin et en a-t-elle découvert le secret ?"

(Résumé extrait du site Dargaud)

Ce que j'en pense : Le titre prévu à l'origine était "Vidocq" T1 mais est devenu "Double Masque". Vidocq n'y apparaît pas toutefois le personnage principal (la Torpille) en est le curieux sosie :

  • Prénom : François

  • Année de naissance : 1775

  • Lieu de naissance : Arras (ça fait déjà pas mal de coïncidences non ?)

  • A connu le bagne et est devenu compagnon de chaîne d'un certain Vidocq !!!

  • Cheveux blonds Roux, yeux gris-bleus, une solide constitution et une ruse sans pareille

    Autant dire que c'est VIDOCQ !! mais les auteurs n'ont peut-être pas voulu commettre d'impairs historiques en utilisant le nom de Vidocq car le personnage de la Torpille fait la rencontre de Napoléon Bonaparte alors que son modèle ne le rencontra jamais.

    Cette bande dessinée est l'une des meilleures (avec celle décrite ci-dessous) que j'ai lu sur cette période, l'ambiance, les paysages et les vues de Paris sont parfaitement rendus et le scénario et les dessins magnifique. J'attends avec impatience la suite des aventures de la Torpille...Allez admirer dans la galerie les magnifiques évocations du Paris de Vidocq par Jamar !!!

    Le Tome 5 est paru le 5 Mars 2011


T1: Moucharabieh


T2: La Sphinge


T3: Danses du ventre

Pyramides (Cycle en 3 épisodes)

Sophie Balland et Didier Quella-Guyot - 2004 -  Emmanuel Proust Editions © [Collection personnelle]

Tome I : Moucharabieh : "Une vague de crimes égyptisants ensanglante la capitale. A chaque meurtre, le même rituel : cadavre égorgé, tête momifiée... Or, les victimes appartiennent toutes à une confrérie créée pendant la campagne de Bonaparte en Egypte. Un début de piste pour l'inspecteur Rochelle...
Découvrez les lieux de l'Egypte à Paris. Une atmosphère fantastique et teintée d'ésotérisme."

Tome II : La Sphinge : "Un à un, les membres de la mystérieuse confrérie de la Sphinge sont retrouvés assassinés... L'inspecteur Rochelle part au Caire où il pense trouver la clé de l'énigme. Mais Makeda, sa maîtresse nubienne, ne lui a pas tout révélé : elle est en danger.
Crimes, femme troublantes et fascinantes : cette trilogie ravira les passionnés de mystères égyptologiques... Et d'égyptomanie."

Tome III : Danses du ventre :   "La résolution de l'énigme de ce polar qui se déroule dans les décors magiques de l'Égypte antique : La pyramide de Saqqarah, La Cité des morts...et dans les lieux égyptiens de Paris : Le Père-Lachaise, La Fontaine du Fellah..."
 

Point de présence directe de Vidocq dans cette excellente bande dessinée mais son évocation par le surnom que l'inspecteur Rochelle donne à son adjoint Victor, qu'il appelle "Vidocq".

Cette bande dessinée est magnifique tant par l'histoire de Didier Quella-Guyot* que par les dessins de Sophie Balland**. Le scénario est passionnant (une enquête policière matinée d'orientalisme) et l'évocation de Paris est riche en détails historiques. A conseiller à tout ceux qui aiment l'Egypte et le XIX ième siècle.

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Mention spéciale pour le dessin de Sophie Balland et pour la mise en page des larges cases de cette BD qui la rende si agréable à lire. J'espère beaucoup que Nivôse et Victor vivront d'autres aventures et que notre héros reviendra sur la capitale afin que Sophie nous livre encore de superbes vues du Paris du XIXème siècle (qui sait, peut-être que Nivôse pourra y rencontrer Vidocq ?)

* Didier Quella-Guyot : Professeur de lettre, critique littéraire, scénariste et passionné de BD. D'après ce que j'ai pu lire sur lui, c'est un grand défenseur de la BD dans le monde de l'enseignement (je l'applaudie donc à 2 mains !!).
* * Sophie Balland : brillante coloriste de plusieurs BD  de l'excellentissime Jean-Yves Mitton telles que "Vae Victis", "Quetzalcoatl" ou "Chroniques Barbares" et de bien d'autres BD. Je trouve le passage de Sophie Balland de la colorisation au dessin assez réussit

 

Double assassinat dans la rue Morgue

JD Morvan - Fabrice Druet - Wang Peng  - 2008 - éditions Delcourt © [Collection personnelle]

4ième de Couverture : "Jamais crime si mystérieux n’a été commis à Paris : deux femmes sauvagement assassinées, sans mobile apparent, ont été découvertes, rue Morgue, dans leur appartement condamné de l’intérieur. Bon nombre d’individus ont été interrogés, mais rien n’a transpiré qui puisse jeter quelque jour sur l’affaire.
Pourtant, selon Auguste Dupin, l’énigme du drame de la rue Morgue est élémentaire. Par son seul esprit de déduction, il résoudra l’enquête qui a tenu en échec la police officielle."

Ce que j'en pense : Que de talents réunis dans cet album  ! : L'auteur de la nouvelle à qui il faut tout d'abord rendre hommage, à savoir Edgar Allan Poe (on ne le présente plus !), ensuite le scénario que JD Morvan (scénariste de nombreuses BD dont l'excellente série "Sillage") en a tiré puis l'excellent dessin de Fabrice Druet (Site et Blog) qui sait si bien rendre l'ambiance du XIXe et enfin aux couleurs de Wang Peng (dessinateur chinois de la série "Au bord de l'eau") qui rehaussent parfaitement de dessin.
     Le petit lien avec Vidocq ?....le fait que Dupin en parle d'une part (l'évocation existait déjà dans la nouvelle) et que le Chevalier Dupin ait été inspiré par Vidocq à Edgar Allan Poe. Il a voulu toutefois en faire un personnage plus réfléchi que Vidocq et moins impulsif. Dupin est un Sherlock Holmes avant l'heure (Sherlock n'apparu que 46 ans après).

L'espion de l'Empereur

Bruno Falba - Sibin Slavkovic - 2012 - éditions Joker Editions
[Collection personnelle]

4ième de Couverture : "1805, la Troisième Coalition déclare la guerre à la France.La Grande Armée stationnée à Boulogne marche sur l’ennemi.
Alors que les troupes du Feld-maréchal Mack envahissent la Bavière, Napoléon convoque Savary et son meilleur espion, Schulmeister, pour une première mission périlleuse : espionner puis déstabiliser l'état-major Autrichien. La bataille de Ulm est encore étudiée dans toutes les écoles de guerre. Et il est un fait aujourd’hui que Napoléon n’aurait pu remporter cette victoire avec aussi peu de perte sans l’intervention de : "L’espion de l’empereur"."
 

Ce que j'en pense : Dès que j'ai su que Bruno Falba était de cette aventure, je savais que la qualité serait au rendez-vous (une passion pour Vidocq nous ayant rapproché jadis).

Concernant le dessin de Sibin Slavkovic : Il est très adapté à ce type de récit (même si je ne suis pas très fan de la ligne claire qui ne donne pas toujours la force nécessaire aux traits). Le dessin est réaliste donc parfait pour le récit historique. Les cases panoramiques de combat sont vraiment magnifiques. Pour ce qui est de l'aspect de Schulmeister, il est assez éloigné des portraits que j'ai pu voir de lui mais bon, Vidocq a souvent subi le même sort alors même qu'on en avait un description assez précise. Et le Schulmeister historique n'avait pas vraiment un physique de héros de BD. Cela fait partie des petits arrangements de l'histoire et son interprétation. Mais l'aspect "plus héroïque" de Schulmeister me semble une condition siné qua none pour attirer un public plus jeune.
 

Concernant le scénario de bruno Falba :  Difficile d'en donner un avis car ce sont les faits historiques qui sont racontés. Sont-il bien racontés ?...oui, indéniablement : On sent la recherche historique, la progression dans les étapes de la machination, l'importance de toute la chaîne d'espionnage autour de Schulmeister (même si mes souvenirs sur le personnage sont un peu vieux, je dois avoir 2 ou 3 livres sur "Mr Charles" mais ne les ai pas relu depuis longtemps)....bref, un vrai roman d'espionnage.
Une critique avait été faite sur le site http://www.rtbf.be où il était écrit "Mais au-delà du scénario de Falba, qui pêche parfois par trop de précision historique...", et bien, je dirai qu'au contraire c'est tout l’intérêt de ce genre de BD et je pousserai l'aspect historique en allant plus loin et en insérant en fin de volume un petit encart historique sur le / les personnages ainsi qu'une bibliographie.

En résumé, un excellent album d'aventure historique. De beaux dessins, un excellent scénariste soucieux du détail...que demander d'autre ?...Ah si, je sais....la même chose sur la vie de Vidocq !... Ami éditeur, si tu me lis !!...

 


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