LA JEUNESSE DE VIDOCQ (1775-1794)  

Eugène-François Vidocq est né le 24 Juillet 1775 à Arras au 222, rue du Mirroir-de-Venise (aujourd'hui rue des Trois-Visages) de Nicolas Joseph François Vidocq, Boulanger de son métier et d'Henriette Françoise Vidocq née Dion, à 2 heures du matin par une nuit d'orage.

" L'an mil sept cent soixante quinze le vingt-quatre juillet, je, vicaire de Saint-Géry, ai baptisé Eugène François né le même jour à deux heures la nuit en légitime mariage de Nicolas François Joseph VIDOCQ maître boulanger et de Françoise joseph DION habitans de cette paroisse le parrain Jean-François LEGRU la maraine Françoise Joseph LEVENQUER tous deux de cette paroisse laquelle a déclaré ne savoir écrire le père et le parrain ayant signé avec nous.
Vidocq, Legru, Morel, Vic. Saint Géry."

D'après les archives, son père était relativement fortuné et était, aussi marchand de blé. C'était un homme cultivé et curieux de tout. Rien dans le milieu familial de Vidocq ne laissait présager qu'il se retrouverait un jour ballotté de prisons en prisons.

Récapitulatif de la famille de Vidocq :

  • Père : Nicolas Joseph François Vidocq (1744-1799)
  • Mère : Henriette Françoise Vidocq née Dion (15 Juin 1744 - 30 Juil 1824)
  • Frère 1 : François Guislain (23 Nov 1772 - 25 Août 1800)
  • Frère 2 : Nicolas François Guislain (19 Nov 1767 - 28 Dec 1767)
  • Frère 3 : Amé Fidel Joseph (1er Sept 1777 - 3 Avr 1782)
  • Frère 4 : François Joseph Constant (10 Jan 1783 - ????)
  • Soeur 1 : Henriette Victoire Josèphe (26 Nov 1779 - ????)
  • Soeur 2 : Henriette Augustine Josèphe (5 Jan 1782 - 26 Août 1874)

    La jeunesse de Vidocq est tumultueuse, il est décrit comme intrépide, bagarreur, rusé, très doué mais paresseux. Il fréquente assidûment les salles d'armes et devient un escrimeur redoutable. 

         A treize ans il vole des couverts en argent à ses parents. Son père l'envoie alors dans la prison des Baudets (un centre pour jeunes délinquants dirait-on aujourd'hui) où il passe dix jours mais cela ne l'assagit pas pour autant. Les punitions pleuvent mais le vaurien est incurable.

    A seize ans, il dérobe de l'argent dans la caisse familiale (1270 de nos Euros) et cherche à s'embarquer pour le Nouveau Monde. Après s'être fait duper par des escrocs, il se retrouve sans le sou à Ostende.

    Pour survivre, il devient alors saltimbanque puis on lui propose le rôle d'"anthropophage des mers du sud" : il doit se déguiser en homme sauvage et se doit de dévorer de la viande crue et des cailloux. Il refuse le rôle, quitte le cirque et entre dans une troupe de théâtre de marionnettistes duquel il est chassé pour avoir compté fleurette à la femme du patron.

    Il retourne alors à Arras après un dernier emploi de commerçant ambulant. Il implore le pardon de sa mère qui l'accueille à bras ouverts. Son père ne sait plus que faire de François.

    Le 10 Mars 1791, sur décision de son père, il s'engage dans le régiment des Bourbons où il affirme sa réputation de redoutable duelliste.

    En Septembre 1792, il participe à la bataille de Valmy. Il est nommé Caporal des grenadiers. Un duel de trop le contraint de déserter son régiment et de rejoindre le 11ième Chasseur.

    En Novembre 1792, il participe à la bataille de Jemmapes et suit en avril 1793 le général Dumouriez dans le camp ennemi des Autrichiens. La situation de Dumouriez se dégradant, Vidocq rejoint alors le camp français. Le duelliste reprend donc du service au sein du 11ième chasseur qui rapidement ne veut plus de lui.

    De retour à Arras, il a 18 ans et joue les séducteurs dans sa ville natale. De séductions en duels il se retrouve à nouveau aux Baudets le 9 Janvier 1794. Il en sort le 21.

    Le 8 Août 1794, à 19 ans, il épouse Marie-Anne-Louise Chevalier qu'il croit enceinte. Il ne l'aime pas mais s'est senti contraint au mariage.

    Le ménage Vidocq bat de l'aile et une infidélité de sa femme le conduit à fuir le foyer conjugal et à réintégrer l'armée non sans avoir au préalable soutiré encore un peu d'argent à sa femme qu'il ne reverra plus qu'en 1805 pour son divorce.

    Automne 1794, Vidocq est à Bruxelles, sa vie aventureuse continue dans le chapitre suivant :

    Aventures et Evasions