"LIBERTE !!"  marqueur eStat'Perso

Affiche "LIBERTÉ !!"   : Mars 1838 - Affiche publiée après la libération de Vidocq le 3 Mars 1838 suite à une arrestation arbitraire.

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"LIBERTE!! de E. F. VIDOCQ,
Breveté du Roi,
Directeur de l'administration des renseignements universels,
Rue Neuve Saint-Eustache, 39."

"Tous les journaux ont annoncé, il y a trois mois, les perquisitions faites dans les bureaux de mon administration, la saisie de tous mes papiers, celle de trois mille cinq cents dossiers appartenant à des tiers, puis enfin mon arrestation; ils se sont plu, en publiant, dans des articles peu charitables, des faits controuvés ou faux, à donner à ces diverses mesures de police une importance exagérée. J'étais sous les verrous,je devais me taire: c'est ce que j'ai fait. Mais aujourd'hui que je suis libre, je dois élever la voix, afin de détromper le public, et de détruire, par un exposé vrai et succinct des faits réels, les impressions fâcheuses qu'auraient pu produire sur son esprit les assertions absurdes et calomnieuses de certains journalistes, qui s'empresseront, s'ils sont aussi justes qu'ils ont été faciles à se laisser induire en erreur, de réparer, par des articles consciencieux, le tort considérable qu'involontairement sans doute ils m'ont causé. Je pense qu'il suffira de dire au public et à mes clients que trois mille cinq cents dossiers et une masse considérable de papiers personnels et relatifs à mon administration, ont été scrupuleusement et sévèrement examinés par six commissaires de police, ayant mission de M. le préfet de police d'incriminer tous ceux qui leur paraîtraient susceptibles de l'être ; que, sur ce nombre considérable, trois à quatre cents seulement leur ont paru contenir des faits graves et de nature à provoquer une instruction criminelle sérieuse; que le 19 décembre dernier, je fus arrêté et écroué sous la quintuple accusation de tentative d'escroquerie, de corruption d'agents du gouvernement, d'usurpation de fonctions publiques, de détournement de pièces et d'usure, qu'à Paris, trois cent cinquante témoins ont été entendus, qu 'un grand nombre l'ont aussi été dans les départements, en vertu de commissions rogatoires, qu'aucun d'eux ne s'est porté plaignant contre moi, qu'ils ont tous répondu d'une manière favorable, et qu'enfin, le 3 de ce mois, j'ai été, par suite d'une ordonnance de non lieu de la chambre du conseil, sur tous les chefs d'accusa- lion, rendu à la liberté... sans même avoir ou besoin de me défendre ! Je dois, avant de terminer cet avis, remercier publiquement M. le juge d' instruction; il a su, grâce à sa grande activité, abréger considérablement l'instruction de mon affaire, qui pouvait durer au moins cinq ou six mois. Je n'ai au surplus qu'à me louer de l'autorité judiciaire qui s'est empressée de reconnaître et proclamer mon innocence en me rendant à la liberté. Maintenant que je suis libre et à la tête de mon administration, qui n'a pas été et ne sera pas fermée, ainsi que le désirent les fripons, les faiseurs de sales affaires et les transfuges, envieux de sa prospérité,je saurai, comme toujours, démasquer sans miséricorde tous ceux qui exploitent la confiance publique, et quelle que soit la position qu'ils occupent, ils seront attachés au pilori. Fort de ma conscience et de mon droit, je ferai connaître à mes clients les hommes immoraux et de mauvaise foi; en un mot, ma devise sera toujours: HAINE AUX FRIPONS, DÉVOUEMENT SANS BORNES AU COMMERCE. Si quelques clients se sont épouvantés des mesures rigoureuses prises contre moi, qu 'ils se rassurent, ce qui est arrivé ne peut se renouveler; l'autorité judiciaire et administrative, éclairée sur la gestion de mon établissement, a reconnu sa moralité et la nécessité de le conserver. Aujourd'hui que mon Agence a été unanime- ment reconnue vierge de toutes inculpations, elle est plus que jamais appelée à rendre d'immenses services à toutes les classes de la société. L'opinion publique, déjà si favorable à cette administration, se fortifiera encore en apprenant qu'elle est sortie victorieuse de toutes les incriminations dont elle a été l'objet. J'ai l'honneur maintenant d'informer le public qu'ayant presque entièrement renouvelé le personnel de mes agents, je dois le prémunir contre les manoeuvres captieuses et perfides que ne manqueront pas d ' employer les filous, aidés de misérables transfuges, dans l' espoir de parvenir à capter la confiance des négociants, afin de les duper plus aisément; pour parvenir à leur but, ils se diront avoir été ou être encore attachés à mon administration, ils offriront même leurs services, dont le résultat serait sans doute une escroquerie. Pour empêcher MM. les négociants de tomber dans les pièges qu' on tendra à leur bonne foi, à compter de ce jour, toutes les personnes faisant partie de mon agence seront porteurs d'une commission signée de moi, qui les fera reconnaître, et ceux qui se présenteront sans en être munis ne devront inspirer aucune confiance."
 

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